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S’il est un sujet que je doive aborder en premier, c’est bien celui de l’attitude du maître en classe. Point de salut sans cela, point de travail efficace, je le jure devant l’autel de l’Institution. On vous largue en face d’une meute : des loups ou des agneaux qui sait ? Peut-être serez-vous bouffé tout cru, comme je le fus moi-même, si vous ne buvez pas l’onde claire de l'expérience. Aveu d’échec ? Certes non, aveu d'une ex-débutante malhabile sûrement. Après 20 ans, je ne débute plus alors je vous donne les astuces qui marchent parce que personne d’autre ne le fera si vous ne demandez rien. Vous serez meilleur que moi, c'est certain. Prenez, jetez, triez, mais ne crachez sur rien. Dans 5 ans c’est vous qui donnerez alors des conseils. Une petite division par quatre pour ces quelques conseils.

Oui, tous les enfants sont des anges !

 

     Mais seulement quand ils sont rassurés. S'ils ne se sentent pas encadrés, ils paniquent et c'est le début de la galère. Comment les rassurer ? Certainement en souriant. Oui mais pas seulement ! Assurez-vous qu'ils vous voient toujours, et surtout le premier jour, comme celle ou celui qui garantit le fonctionnement impeccable de la classe. Exit les injustices ! Or les enfants en voient partout… vraiment partout, des injustices.

     Nos petits « Moi-je » sortent de leur milieu familial dont ils connaissent bien les quelques règles. Les règles, c’est comme les murs et le toit d’une maison : ça protège, mais ça bouche la vue et ça contraint. L’humain est ainsi fait : il en veut toujours plus. Donc, en famille, on joue un peu avec les règles pour agrandir son espace, on pousse un peu d’un côté pour voir si Papa va rigoler, on pousse un peu de l’autre pour vérifier si Maman va se fâcher. Quand ça ne bouge pas trop c’est rassurant, on se dit que la maison va tenir et même qu’elle pourra s’agrandir peu à peu. Si ça bouge trop, on n’a qu’une envie c’est de sortir du cadre pour éviter que ça ne nous tombe dessus.

     En classe, c’est presque pareil sauf qu’il y a 25 enfants (au bas mot) qui vont pousser, tirer, déstabiliser, chambouler vos structures.

Astuce 1

Souriez, observez, rassurez (beaucoup).

 

 

La maison, cette fois, c’est vous !

     En classe les élèves vont vous pousser à bout, tirer sur la corde, vous déstabiliser et vous chambouler. Alors y’a intérêt à construire du solide, mais aux normes para-sismiques pour éviter que vous ne vous effondriez.

     Sans penser l’architecture générale, vous aurez beau refaire la déco intérieure avec les plus beaux objets (manuels numériques), des supers couleurs tendance (affichages de qualités), les meilleurs matériaux (TBI, tablettes)… si ça s’effondre, tout ça ne sert à rien et vous aurez l’impression d’avoir dépensé trop (d’énergie) pour un résultat tout à fait moyen, voire catastrophique. C’est la raison pour laquelle les débutants se demandent souvent au bout du premier trimestre :

« Suis-je vraiment fait(e) pour ce métier ? »

     La première chose à faire c’est de réfléchir aux règles de construction. Mais vous n’êtes pas encore l’architecte émérite de vos rêves, donc on ne se lance pas tout de suite dans la construction d’un gratte-ciel de Dubaï, de grâce ! Paris ne s’est pas faite en un jour, et Dubaï non plus ! Vous voulez atteindre le ciel, les étoiles, le firmament du savoir ? Ok, alors on s’en donne les moyens et on n’oublie surtout pas la théorie de Newton, la gravité, pour ne pas passer pour une pomme. Si on veut que ça tienne, il faut que les fondations soient suffisamment solides.

     Arrêtons quelques instant la métaphore architecturale et reprenons les vrais mots :

règles, discipline, autorité.

     « Ouh là ! Vade retro satanas ! Qu’est-ce qu’elle nous fait la pseudo-conseillère ? Non mais tout ça pour en arriver là ? Ce sujet de m... ! »

Et oui, le plus gros sujet de m... de l’histoire de l’enseignement.

     On s’imagine Hitler, Staline, Franco et Mussolini se baladant dans les couloirs de l’école avec des photocopies sous le bras. C’est le diable qui sort de sa boite ! Une armée en marche vous tambourine les tympans et le salut hitlérien vient gifler votre candeur ? Bon ben c’est normal vu que personne n’ose jamais en parler franchement et que les poncifs sont légions dans le domaine.

L’autorité naturelle, le laxisme, l’autoritarisme, la gentillesse sont les sirènes d’Ulysse

     Clairement si les règles, l’autorité et la discipline sont trop fortes, la maison semble solide, mais les enfants vont se cogner dessus durement. Les lucarnes, les ouvertures, la souplesse, voilà ce qu’il faut, mais si la maison est un gruyère elle finira aussi par s’effondrer. Une bonne grosse cathédrale gothique c’est le pied (belle, grande, digne, solide, et d’une longévité indiscutable. Regardez Notre Dame qui tient toujours debout malgré tout !) mais c’est un brin compliqué à construire et ça peut prendre des siècles.

Astuce 2

Si vous croyez que les enseignants sont des dictateurs, vous êtes dans l'erreur !

Ils sont là, devant leurs élèves, plein d'espoirs pour cette nouvelle année, ce qui fait donc d'eux des supers-héros, tout comme vous. Observez-les, ils sont forts... de leur expérience.

 

 

Le crâne, Benjamin Franklin et Newton

     Après la maison, changeons de métaphore et usons de celle du crâne. « Ouh là, maintenant elle nous sort le drapeau des pirates ». Ce serait drôle mais c’est bien plus biologique en vérité. Le crâne protège le cerveau et dans le cas des enfants, une souplesse est conservée par la nature pour sa croissance. Sans solidité, point de chute possible sans drame et sans souplesse, pas de croissance envisageable.

     Parlons concrètement maintenant et offrons une analyse de la fameuse séance du premier jour de classe sur les règles de vie. Elle est un rituel dans des centaines de classes de France et de Navarre. Alors partons donc de la citation de Benjamin Franklin :

« Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. »,

     C’est là qu’on se dit qu’on va impliquer les enfants dans la construction des règles de vie pour qu’ils les intègrent et ayant ainsi participé à leur formation, ils les appliqueront.

Illusion fondamentale quand il s’agit des règles !

     La phrase de Franklin est des plus vraies, MAIS encore faut-il la comprendre dans sa globalité et dans sa complexité. Les règles ne sont pas une construction simple, ce sont les fondements de notre bâtiment social. Rien n’est négociable dans les 3 lois de Newton. Les faire s’exprimer sur les règles de cette manière ne sert strictement à rien. Les règles, ils les connaissent et vous les disent toutes et parfaitement. On ressort pourtant fier de cette séance : « J’ai mené une réflexion avec mes élèves sur les règles de la classe, c’est bon, j’ai fait le job, et les enfants peuvent les respecter puisqu’ils les ont comprises. » Ceci est une hérésie, un camouflet, un coup d’épée dans l’eau, une injure à leur intelligence, un gros pipi dans un violoncelle !

     « Oui mais si je leur impose, je ne les implique pas, j’édicte les règles et donc ils les oublient ! » Certes ! Et vous n’êtes qu’au début de vos désillusions. Ce métier n’est pas une science sinon l’IA (l’Intelligence Artificielle hein pas l’Inspection Académique) pourrait nous remplacer sans problème (vaste sujet, trop grosse digression à faire ici, j’y reviendrai plus tard.)

Les règles, ce n’est pas aux enfants de les construire, elles sont ! Par contre, il faut les expliquer (Lire Sanctions, punitions... Attention ! pour plus d'astuces et de réflexions)

     Pour les impliquer réellement, il faut qu’ils s’y cognent. Pas trop fort, hein ! Mais il faut qu’ils s’y cognent, qu’ils s’y piquent. Comment apprendre à marcher si l’on ne sait pas être en déséquilibre et donc tomber ? Oui c’est flippant de voir son bébé tomber, mais finalement il ne tombe pas de haut parce qu’il est encore de petite taille. A vous de sécuriser tout le reste autour pour qu’il ne dévale pas l’escalier par exemple. La barrière est une contrainte qu’il tentera maintes fois de dépasser, mais ça c’est NON ! Les enfants seront en sécurité ssi vous mettez en place des barrières à ne pas franchir, des règles quoi !

Dire NON, est votre premier apprentissage.

     Dans une journée de classe vous prendrez environ 10 000 micro-décisions. Vous répondrez « NON ! » à 95 % d’entre-elles. Bon effectivement, je n’ai pas fait de relevé scientifiquement exact (j’ai pas que ça à faire !) mais mon sentiment empirique donne ce type de résultat. Au bout de la journée du débutant ça donne un gros sentiment d’échec. Et après ? On s’habitue ? On se résigne ? On abandonne ? On déprime ? Non, on se cale et on donne des règles claires. Règles claires = décisions plus faciles à prendre = moins de tensions = plus de sérénité chez les élèves = plus de sérénité chez vous = plus de temps pour les apprentissages.

     Revenons maintenant sur les sirènes d’Ulysse : le soupçon qui pèse sur chaque enseignant, celui du diktat du dictateur : une culpabilisation à l’état pur. L’épée de Damoclès, le vase de Soisson, l’Incendie de Notre-Dame…😱 On en est tous pantois, groggy, étourdis voire désemparés. Bon sang de bois et crotte de bique, ARRETEZ avec ça, c’est contre-productif et ça bouffe un temps de dingue. Or du temps, c'est exactement ce que nous n'avons pas !

 

Astuces 3

1-Les règles c’est à vous de les mettre en place, pas aux élèves.

2-Apprenez à dire NON la plupart du temps, sans oublier de dire OUI quelquefois,

bref soyez juste et sécurisant.e.

 


« Alors, elle est gentille ta maîtresse ? »

     Vous l'avez déjà entendu cette fameuse question à la sortie du premier jour de classe, non ! Ah bon, parce que c’est ça dont les enfants ont besoin ? Si l’enfant répond non, cela veut-il dire qu’elle est méchante ? Si l’enfant répond oui, a-t-on atteint le Nirvana ? Ne vous faîtes aucune illusion, vous l’avez toutes dans vos têtes mesdames (oui c’est à dessein que je dis ça car messieurs en général vous vous en cognez comme de l’an 42 et les parents posent rarement la question à moins qu’ils aient un doute sur votre masculinité mais j’y reviendrai). Les filles ! Il est ancré, vissé, riveté à vos ovaires ce soupçon. Vous seriez soit une fée, soit une sorcière. Je ne dis pas, j’ai eu du mal à décoller cette glu de tout mon être, y’en avait partout c’était comme de la pâte à modeler sur un radiateur.

     Que demandent les parents vraiment dans cette question : « Elle est rassurante la maîtresse ? Tu as confiance en elle ? » Aucun besoin de se poser la question pour un homme n’est-ce pas ?! Je ne veux pas faire ma féministe de base mais bon on n’est pas encore à égalité sur la confiance accordée pour nos capacités et nos compétences. (Lire "Moi, si j'étais un homme") Les choses étant ainsi, tentons de traiter de la gentillesse de la maîtresse.

     Vous vous dites peut-être que si on est gentil avec les enfants, ils seront gentils en retour. Et Boum encore une désillusion ! C’est faux et archi-faux en l’état !

     Nous sommes toutes (et tous pour le coup) persuadés que nous sommes quelqu'un de bien, digne d’être entendu et écouté de nos élèves. Ça c’est acté puisque choisir cette voie professionnelle n’est pour aucun d’entre-nous le fruit d’une réflexion sur

notre capacité à dominer des êtres faibles.

     Pas besoin d’y réfléchir puisque cette capacité est bien réelle, nous l’avons tous bien ancrée dans nos gènes, pour le meilleur et pour le pire de l’humanité. Oui, dominer des êtres faibles ! Je choque : c’est le but ! Vous voulez discuter sur les mots ? Pfff ! Au bout du compte c’est bel et bien ça ! Oui nous avons de l’ascendant sur nos élèves et c’est là le problème pseudo-philosophique qui se pose aux débutants.

     Acte 1 - Regardons un vieux de la vielle qui se campe devant un titou de 6 ans et qui lui fait une remarque sur son travail tout sale. On ne l’a pas grondé hein, mais le titou est tout contrit. En même temps, on n’est pas super fière de voir le pioupiou chouiner, mais on passe au suivant parce qu’il faut bien avancer.

     Acte 2 - Imaginons que nous puissions remonter le temps et que la remarque ne soit pas faite. Titou est content car Maîtresse est passée et n’a rien dit : il faut donc continuer ainsi s’imagine le loulou. Bon ben non !

     Acte 3 - Rembobinons encore : une main sur l’épaule de Titou, un sourire et un petit geste montrant les tâches sur le cahier « Tu fais attention maintenant, n’est-ce pas ? » Titou hoche la tête et s’efforce de faire mieux, Maîtresse est contente, elle passe au suivant.

     Quelques soient vos actions dans une classe (froncements de sourcils, sourires, silences...), tout a de l’impact sur les Titous de 3 à 11 ans.

Votre présence même est un pouvoir.

     Mots, regards, gestes, tout. Il faut le savoir et s’en servir tout le temps. Oui les enfants sont des êtres fragiles qui recherchent votre protection et votre lumière. Oui vous êtes le soleil de votre classe et vous avez le devoir de ne pas exploser. Sans vous pas de chaleur, pas d’apprentissage, pas de découverte. Un beau métier non ?

Mais être le centre de l’univers est une sacrée responsabilité.

     Pour que les planètes tournent dans le système il faut impulser la force de gravitation et ne pas s’effondrer sur soi-même. Et nous revoilà avec Newton ! Etre conscient de ce principe fondamental éliminera de nombreuses questions inutiles dès le démarrage. Ce pouvoir est cependant problématique dans son usage car il ouvre la porte à tous nos démons. Non, je ne vais pas faire de psychologie, promis. Les enfants sont des planètes et ont bien sûr leur propre gravitation interne et organiser ce vaste système de 25 ou 30 objets célestes n’est pas une mince affaire (notre Soleil lui ne s’en sort pas trop mal avec ses 8 meilleurs pioupioux mais côté gestion des trajectoires des comètes et des astéroïdes il manque un peu de poigne je trouve !)

     Conscient de votre centralité, vous devez impulser le mouvement, d’abord doucement pour ne lâcher personne puis de plus en plus vite pour trouver votre rythme de croisière. Doucement, doucement, doucement car sinon la force centrifuge va en éjecter certains et si vous n’êtes pas bien centré il va se produire un balourd destructeur. Donc

soit vous êtes le Soleil, soit vous êtes une machine à laver,

ou pire, une machine à laver avec un boulet à l’intérieur (le boulet c’est clairement la paperasse).

Marre des métaphores ? OK tapons dans le dur ! Vous voulez parler de la sorcière qui sommeille en nous ou de la Cendrillon qui galère avec ses élèves ? A suivre, Contes de fée et autres histoires de classe.

 

Astuce 4

Vous avez un ascendant sur vos élèves, faites-en usage avec intelligence.

 

 

 

Maîtresse Cendrillon

     Premières journées de classe aussi parfaite que l’enfance de la belle petite. Mais la maman meurt, c’est la fin de l’« état de grâce » bien connu de nos présidents en début de mandat. Et puis on commence à fatiguer, on lâche un peu de lest, on se dit que notre classe tourne et c’est là qu’ils déferlent, les premiers problèmes : une travail de groupe qui plante grave en direct live, un élève qui n’en a rien à faire de notre triangle équilatéral et ça nous fait péter un câble (si si, on peut s'énerver pour un triangle, promis !), un autre qui commence à faire des blagues et qui nous pique la place de soleil sans avoir l’air d’y toucher, les premiers cris de la maîtresse, on se laisse déborder, on flippe de pas pouvoir récupérer, on s’énerve, on hurle…. Et là c’est le dragon de nos cauchemars qui sort ! Mais non ! Le dragon c’est les sœurs bien sûr ! Dès demain Cendrillon est de retour à la première heure et bosse d’arrache-pied ! Mais revoilà les sœurs en pleine séance de Maths sur les boîtes de 10 que les enfants font tomber et qui se mettent à jouer aux billes avec les jetons. Ce soir, Cendrillon chante avec les oiseaux en se disant que c’est eux les vrais élèves qui écoutent toujours ses belles chansons comme au temps de sa maman, la preuve, même les rats l’aiment bien. Elle fait tout pour que les Dragons ne sortent pas : faire le repas (préparations), ménage (corrections), couture (paperasses). Mais plus elle en fait et plus les Dragons viennent la titiller. La fin du premier trimestre arrive : Cendrillon se demande si elle est vraiment faite pour ce métier.

     Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Elle a pourtant bien bossé Cendrillon ! Mais les vrais ennemis ne sont pas ceux qu’on croit : la maman est coupable de l’avoir laissée toute seule. « Oh la pauvre c’est pas de sa faute elle est morte ! » Oui et bien si vous vous dites que Maman c’est en fait votre formation, je suis sûre que votre regard aura changé. Elle vous a mis dans la mouise sans vous préparer une seconde, pensez-vous ? Elle a cru bien faire Maman en vous faisant chanter avec les oiseaux et les rats pour vous entraîner en imaginant que les vrais élèves ressemblent à ça. Et bien les oiseaux et les rats vous ont mis dans une belle m... Vous avez perdu vos illusions et vous vous dites que les enfants sont des dragons toujours insatisfaits qui ne pensent qu’à eux, sont méchants et ne reconnaissent pas votre travail, votre investissement et votre GENTILLESSE.

Le super élève dont on nous parle en formation existe pourtant. Si, si ! Maman (la formation) avait raison !

    Mais il ne faut pas le chercher dans le ciel ou dans la terre, il est dans votre classe. Les deux sœurs sorcières sont mal élevées, égocentrées, persuadées que Cendrillon ne sert à rien. Elles changeront d’avis lorsqu’elles la verront mariée au prince de la contrée. Pourquoi ? Changement de position sociale, changement de posture professionnelle, elle a reçu l’autorité indiscutée en cadeau de mariage. Elles seront désormais douces comme des agneaux. Pas mieux élevées, non, pas moins égocentrées, certes pas, mais désormais persuadées que Cendrillon est quelqu’un qui peut diriger.

    Et pour vous, qui est le prince (ou la princesse hein faut pas croire) ? Le Prince, le Graal, le Nirvana, c’est croire que vous êtes LA personne parfaite pour apporter le meilleur à ces chères têtes blondes, mais qu’il ne faut pas vous raccrocher aux jupes de votre Maman trop vite disparue. Elle vous a insufflé la vie, l’espoir, l’envie, mais maintenant vous êtes seule ou presque (y’a les collègues quand même et c’est pas rien). D'ailleurs la belle a tenté d'utiliser la robe de sa mère mais les Soeurs l'ont mise en pièces. Le prince, le Graal, le Nirvana c’est vous ! Et la bonne Fée alors ? Là pour le coup c'est bien moi, ou tout autre collègue sympa, en toute modestie !

     L’enseignement est un rouleau compresseur qui charrie avec lui des monceaux de culpabilisation, de doute, de préjugés que vous devez absolument ignorer.

 

Astuces 5

1-Les collègues sont des aides, elles ont toutes vécues ça même celles qui refusent de le dire !

2-Arrêtez d’être GENTIL.LE et soyez BIENVEILLANT.E ça change tout.

3-Soyez indulgent.e avec vous-même, vous n'êtes pas un robot.

 

 

Oui, mais la sorcière ?

     Ah oui ! celle-là ? Elle rôde toujours dans le recoin de vos doutes surtout lorsque vous flippez de pas pouvoir récupérer une situation qui dégénère. Et là, on lui tord le cou à la sorcière : on croise ses bras comme le génie de la lampe et on attend devant la classe avec un regard mécontent. En quelques secondes les premiers se demandent ce qui se passe et se rasseyent. Les premiers « Chut, la maîtresse attend » fusent et en 3 minutes le calme est revenu. Promis ça marche. Je n’y croyais pas la première fois et bien c’est imparable. (Lire "Crier, ou ne pas crier ?")

     Oui, vous crierez encore, faut pas rêver, mais au bout de la deuxième année ce sera 1 fois par jour, puis 1 fois par semaine et après c’est plus rare. Attention ne vous réfugiez pas non plus derrière le « milieu » dans lequel vous enseignez… le nombre de cris ne dépendra pas de ça, mais bien de vous. Ne vous mettez pas la pression non plus : c’est pas grave, on y est tous passé. Certains même n’y arrive jamais mais ils ne prennent plus sur leur nerfs donc ils bossent bien quand même.

La maîtresse crie beaucoup donc elle est méchante ?

     Oh non ! Au contraire, elle crie beaucoup parce qu’elle est trop exigeante avec elle-même en fait ! Elle s’épuise, ça c’est sûr, mais elle n’est pas méchante, elle tente de gérer, elle apprend son métier quoi !

     Vous croyez que vous ne supportez plus les enfants : faux ! Même quand on a de la bouteille il est parfois nécessaire de pousser de la voix (mais ces coups de gueule-là s'expliqueront dans "Crier ou ne pas crier, telle et la question !" )

 

Astuces 6

1-La technique du « génie de la lampe » bras croisés et air mécontent.

2-Mais non, on n’est pas des monstres quand on crie, on essaie juste de bosser, crotte de bique !

Maîtresse Cendrillon
Oui, mais la sorcière ?
Oui, tous les enfants sont des anges !
La maison, cette fois c'est vous !
Le crâne, Benjamin Franklin et Newton
Alors, elle est gentille ta maîtresse ?
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